Qu'est-ce que l'alimentation intuitive ?
L’alimentation intuitive est une approche d’accompagnement thérapeutique au comportement alimentaire qui met l’accent sur l’écoute de son corps pour répondre à ses besoins. Plutôt que de suivre des régimes restrictifs, elle encourage à se reconnecter avec ses sensations de faim et de satiété, à savourer les aliments sans culpabilité et à respecter ses émotions sans que la nourriture soit le seul moyen de réconfort.
Cette méthode favorise une relation saine avec la nourriture, en mettant l’accent sur le plaisir de manger et le respect de son corps, tout en intégrant une approche globale de la santé et du bien-être.
L’alimentation intuitive, d’origine américaine, est alignée avec l’approche bio-psycho-sensorielle développée par les nutritionnistes et psychiatres français Jean-Philippe Zermati et Gérard Apfeldorfer, fondateurs du GROS (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids). Le GROS forme les professionnels de santé français sur les troubles du comportement alimentaire. Plus d’infos sur leur site.
Les 10 principes de l'alimentation intuitive
1 - Rejeter la mentalité de régime
Partout on nous incite à ne pas être satisfait.e de notre corps, pour qu’il ressemble toujours plus au « corps parfait » des pubs, du cinéma et des séries, des media. La minceur est érigée en un idéal de beauté qu’il faudrait poursuivre inlassablement. Et on enchaîne les régimes et autres rééquilibrages alimentaires. Il faut supprimer le gras ! Non, plutôt supprimer les sucres… Vous avez essayé le jeûne intermittent ? Les jus detox ? Et pourquoi pas la chrono nutrition ?
STOP. On arrête, on fait une pause, et on réfléchit à pourquoi on fait tout ça. On réfléchit aux conséquences, sur notre comportement alimentaire (compulsions), sur notre santé (yoyo du poids), sur notre santé mentale (sentiment d’échec, perte de confiance en soi).
2 - Etre à l'écoute de sa faim
La faim fait partie des signaux que notre corps nous envoie. A force de régimes et de contrôle sur notre alimentation depuis des années voire des décennies, nous avons appris à ignorer la faim, et souvent beaucoup de nos sensations corporelles. L’alimentation intuitive nous aide à développer notre conscience corporelle, nous apprendre à nous reconnecter à nos sensations, à mieux les percevoir et y à répondre d’une manière qui nous convient.
3 - Se donner la permission inconditionnelle de manger
Faites la paix avec la nourriture, par les actes :
Être privé de certains aliments créée des envies obsessionnelles, et des « craquages ». Cet état de restriction empêche l’effet d’habituation nécessaire pour que tous les aliments aient la même charge émotionnelle. La clé pour sortir du cycle restriction-compulsion : la permission inconditionnelle de manger. C’est normal que ça fasse peur, de se dire qu’on n’y arrivera pas. C’est un chemin, un travail via des exercices concrets au fil des semaines, pour plus avoir d’aliments interdits.
4 - Cesser de catégoriser les aliments comme bons ou mouvais
Faites la paix avec la nourriture, par la remise en question de vos croyances :
Les pensées, jugements et critiques issus de notre juge intérieur nous polluent l’esprit sans qu’on s’en rende compte et sans qu’on questionne leur pertinence. Ici le travail vise à clouer le bec à la voix de cette « police de la bouffe » qui décrète que manger tel aliment c’est bien et tel autre c’est mal.
5 - Etre à l’écoute de sa satiété
A force de régimes et autres pratiques de contrôle de notre alimentation, il n’est pas rare que la sensation de satiété confortable nous soit complètement étrangère. C’est quoi la satiété ? Comment ça se manifeste concrètement ? Comment arrêter de manger avant d’avoir trop mangé ? Retrouver sa satiété est un travail en douceur, fait de curiosité et de découverte.
6 - Retrouver le plaisir de manger
Notre cerveau est programmé pour que manger nous donne du plaisir. Ce plaisir est même un élément essentiel au fait de se nourrir. Ne pas le ressentir, parce qu’on est déconnecté de nos sensations, par distraction ou encore parce que notre juge intérieur nous fait manger quelque chose qui ne nous plaît pas, a des conséquences. Ici on va se demander ce qui nous apporterait vraiment satisfaction. Quel goût, quelle texture, température, odeur, aspect visuel ? Ici on essaie de se poser et savourer.
7 - Répondre à ses émotions avec bienveillance
La nourriture est intimement liée aux émotions. Depuis le geste de donner le biberon pour calmer le bébé qui pleure, un bonbon pour oublier un bobo, un bon repas pour célébrer les événements joyeux… Ici nous allons découvrir ce qu’est vraiment l’alimentation émotionnelle, et comment on peut, non pas la supprimer, mais lui redonner une place juste, en développant d’autres moyens de réguler ses émotions.
8 - Respecter son corps tel qu’il est au moment présent
Les standards inatteignables de beauté nous plongent dans la critique incessante de notre apparence physique et le rejet de notre corps. Détester son corps pousse souvent à repousser sorties, vacances, activités, et nous enferme dans l’attente d’un corps futur idéal. OK, mais est-ce qu’accepter son corps tel qu’il est, ce n’est pas de la complaisance, baisser les bras, arrêter de se battre ?
Ces questions nous accompagnent tout au long d’un suivi en alimentation intuitive. Pour avancer sur le chemin, on peut déjà se demander si on a vraiment besoin d’aimer son corps, ou de l’accepter pour commencer à le respecter, à en prendre soin, à veiller à ses besoins. C’est tout un travail que de s’autoriser à se sentir confortable dans ses vêtements, à se faire du bien…
9 - Bouger pour le plaisir et non pour maigrir
Faire du sport dans notre société est souvent associé à un objectif de perte de poids, de prise de muscle. On fait de l’exercice à fond quand on est au régime, et après plus rien. Ici on va apprendre à dissocier cette équivalence sport / régime, et apprendre à juste bouger. Il y a mille façons de bouger son corps. Découvrons ensemble lesquelles vous apportent plaisir et bien-être.
10 - Honorer sa santé par une nutrition bienveillante, sans chercher la perfection
L’alimentation intuitive n’oublie pas la nutrition. Il est cependant nécessaire de retrouver une relation plus apaisée avec la nourriture pour être capable de slalomer entre informations nutritionnelles et santé dont nous sommes constamment bombardés, et plaisir de manger sans culpabilité. Une fois qu’on s’est donné la permission inconditionnelle de manger, on peut alors se concentrer sur comment on se sent physiquement après avoir mangé tel ou tel aliment, et faire les choix alimentaires qui nous conviennent à nous.
FAQ
Comment est née l'alimentation Intuitive ?
L’alimentation intuitive a été développée par Evelyn Tribole et Elyse Resch, 2 diététiciennes américaines dans les années 90. Voyant bon nombre des personnes qu’elles accompagnaient revenir au bout de quelques années en ayant repris tous les kilos perdus, les 2 autrices se sont penchées sur les résultats de la recherche des 40 dernières années pour trouver ce qui n’allait pas dans leur pratique clinique de diététicienne.
C’est ainsi qu’elles ont mis au point une thérapie pour mieux aider leurs patientes et patients, dont les principes sont résumés dans un livre qu’elles ont co-écrit et publié en 1995. Depuis la première édition du livre, plus de 125 études spécifiques sur l’alimentation intuitive sont venues confirmer les hypothèses d’Evelyn et Elyse.
Pourquoi venir me voir plutôt qu'un.e diététicien.ne ?
Les études pour devenir diététicien.nes (BTS diététique) portent sur la composition nutritionnelle des aliments et la physiologie de la nutrition (comment ces nutriments sont absorbés par le corps). La plupart des diplômé.es vont travailler dans des institutions de type hôpital (nutrition spécifique à différentes pathologies, etc), maison de retraite (travail sur la dénutrition des personnes âgées, etc.) Une petite partie va cependant proposer des consultations en libéral axées principalement sur la perte de poids, via régimes et autres rééquilibrages alimentaires, bref par le contrôle de son alimentation.
L’objectif d’un accompagnement à l’alimentation intuitive n’est pas la perte de poids, et la nutrition en tant que telle sera très peu abordée. Nous allons travailler ensemble sur votre comportement alimentaire, via les sensations corporelles, les émotions, les croyances sur l’alimentation…
En ce sens, ma pratique se rapproche de celle d’un.e diététicien.ne comportementaliste, qui a donc suivi après son BTS une formation spécifique sur le comportement alimentaire, similaire à celle que j’ai suivi avec Endat-TCA.
Concrètement, comment ça se passe ?
Chaque séance de la thérapie va nous amener à travailler sur :
- La discussion : qu’est-ce qui vous pose problème, qu’est-ce qui a changé depuis la dernière fois, qu’est-ce que vous savez sur tel ou tel sujet (régulation émotionnelle, régulation du poids, restriction cognitive, etc.)
- L’expérimentation concrète : ce n’est qu’en faisant vous-même l’expérience de ce dont nous avons discuté, par des exercices concrets décidés ensemble en séance, que votre comportement alimentaire changera.